Epinglés ! présente les découvertes des bibliothécaires et des lecteurs, des livres récents ou plus anciens, parfois méconnus, et qui méritent un coup de projecteur.
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Reprendre ma plume aujourd’hui pour poser quelques mots sur votre second roman est à la fois un plaisir, mais également, d’une certaine manière, un défi. Que puis-je encore écrire sur ce Cavalier, quelle lumière ou quel regard puis-je encore braquer sur lui afin d’en faire ressortir toutes ses saveurs ?
Pour être honnête, cela fait deux mois et demi que je me pose la question ; c’est-à-dire depuis que je vous ai eu face à moi pour une interview qui fut, je le pense, assez intéressante.
Alors, aujourd’hui, j’y vais, je jette mes premiers mots sur la page virtuelle et, en les posant dessus, je me dis qu’il faudrait commencer par le début de ma relation avec votre livre — car celle-ci est assez spéciale.
Ma rencontre avec votre livre est un peu une histoire à rebondissements, une passation de livre de main en main. En effet, vous êtes venu le proposer à une collègue dans l’espoir que nous lui consacrions un Quelqu’un livre ; et cette collègue m’a proposé de lire votre ouvrage et de préparer et animer la rencontre.
Voilà donc, pour être précis, comment un soir de Saint-Nicolas — jour de son lancement —, j’ai soulevé sa couverture qui m’a directement attiré et fait penser à une affiche de cinéma. Une image qui pourrait avoir la prétention, à elle seule, de résumer toutes les pages qu’elle protège, ou du moins d’en dévoiler l’univers et ainsi attirer la curiosité du lecteur que je suis.
Le Cavalier est un roman aux accents cinématographique et, à mes yeux, il suffit d’en contempler la couverture pour le saisir. C’est un subtil mélange entre le visuel et le sonore.
Ouvrir Le Cavalier, c’est se retrouver très vite plongé dans une palette d’univers allant de la Montagne Bleue à Bruxelles en passant par le nord de la France. Sous votre plume, les paysages, les endroits, se révèlent puissants, vivants et profondément graphiques. Ils semblent être bien plus que de simples décors ; il ne serait d’ailleurs pas exagéré de dire qu’ils sont d’une certaine façon des acteurs.
Tout au long de ma lecture, il me suffisait d’abaisser les paupières pour que mon corps y saute à pieds joints, m’emmenant ainsi dans le voyage qu’est votre roman, sur les talons de vos héros : Antoine Ryelandt, Louise, Wilbur, Aston Martin,…
Mais vous lire, c’est également se diffuser dans les oreilles une mélodie toute particulière ; celle de votre roman. J’écris « une mélodie », mais ce sont « des mélodies » ayant chacune leurs spécificités.
Il y a d’abord la mélodie de fond, celle de votre plume, au service de la narration qui, quand on l’écoute en lisant vos mots à voix haute, apparaît comme celle d’une cavalcade. Au cœur de celle-ci, j’ai perçu ses variations allant du galop court et serré au pas lent, mais déterminé. Par moment, cette mélodie m’a rappelé le magnifique roman L’Amour de Marguerite Duras.
Toujours dans celle-ci, il y a vos dialogues qui sonnent si juste et pour lesquels vous n’hésitez point à donner l’information concernant l’accent ou la tonalité.
Puis, il y a les mélodies musicales au travers des références que vous avez glissées tout au long des pages, dont le fameux « Allez viens, j’t’emmène au vent » emprunté à Louise Attaque.
Enfin, il y a tous les autres bruits, de ceux des moteurs, à celui écouté par Wilbur en posant son oreille sur le chemin, là-haut, dans la montagne bleue.
Voilà pour le corps de votre roman. Venons-en au fond et à cette multiplicité intéressante que vous avez su lui conférer. L’intrigue et les personnages sont profondément intéressants puisque votre roman est à la croisée du roman d’amour, d’une certaine manière du roman psychologique et très certainement du thriller. Vous avez monté tous les rouages avec extrêmement de soin et de finesse pour que rien ne coince dans cet incroyable mécanisme.
J’ai dévoré ce Cavalier, sans jamais avoir la sensation de m’y perdre ou, du moins, inutilement. Je serais bien tenté d’en dire un peu plus, mais ce serait prendre le risque de dérober aux futurs lecteurs une partie du plaisir qu’il est possible qu’ils aient en vous lisant.
Je ne peux donc que vous remercier pour cette belle balade, cette folle chevauchée, ces merveilleuses heures de lectures à voix haute ; et plus simplement pour ce très beau roman qui s’achève par ces quelques mots, qui, à l’instar de la couverture, eux aussi portent tout l’ADN de ce roman si particulier :
« La bataille est merveilleuse… »
François-Xavier, bibliothécaire
Vérifiez la disponibilité en bibliothèque :
Le Cavalier, Martin Ryelandt (maelstrÖm reEvolution, 2014).