Présentation du projet CapAdo par les bibliothèques
Depuis une vingtaine d’années, la bibliothèque jeunesse de Watermael-Boitsfort, sous l’impulsion de Marie-Odile Audras, collabore avec Le Radian, Service de Prestation Educative et Philanthropique, ayant pour mission d’apporter une réponse éducative à la délinquance juvénile.
L’asbl Le Radian organise les prestations éducatives et d’intérêt général avec des organismes faisant partie du réseau associatif ou du service public bruxellois.
En tant qu’organisme d’accueil, nous adhérons aux principes de la mesure (cfr projet pédagogique de l’asbl Le Radian) c’est à dire proposer aux jeunes une façon active et positive de renouer avec la vie sociale. Nous accueillons les jeunes dans nos bibliothèques pour qu’ils rendent un service de manière bénévole. Ils assurent le rangement, l’équipement des livres, quelquefois le prêt ou d’autres traitements informatiques.
En mai 2010, la demande de l’asbl Le Radian pour une nouvelle collaboration dans le projet Cap Ado nous a tout de suite emballées. Plus de prestations individuelles dans nos locaux, mais prendre le temps de lire, de parler et d’écrire avec un groupe de 5 ou 6 jeunes encadré par les animateurs de l’asbl.
Si cette activité peut paraître anodine, elle nous semblait dans ce cas très pertinente, étant convaincues de l’importance de la lecture et de l’écriture comme moyen d’apprentissage, de sociabilité mais aussi de construction de soi. En cela nous rejoignons les travaux de l’anthropologue Michèle Petit (« l’Eloge de la lecture : la construction de soi » cf La revue Lectures n° 141 p.36 à 38)
Nous leur avons proposé plusieurs livres et mis nos locaux à disposition. Notre participation fut de les accueillir, de présenter la bibliothèque, de leur lire à voix haute le livre choisi et à la dernière séance, d’écouter les jeunes lire leur texte. Deux groupes ont participé au projet : un pendant les vacances de Noël, l’autre pendant les vacances de Pâques.
Présentation du projet CapAdo par Le Radian
CapAdo est un type de prestation d’intérêt général destiné à des jeunes de moins de quinze ans, et à réaliser en groupe de quatre à six. Un bon quart de cette prestation, à savoir quatre séances de deux heures chacune, est consacrée à une activité de réflexion sur un thème qui leur parle.
Dès le départ, il nous a semblé essentiel que les jeunes aient une participation créative, qu’ils produisent quelque chose, et que cette réalisation soit rendue publique.
Cherchant avec quel support travailler, on a eu l’idée d’une réflexion à partir d’un livre. Ce matériau est en effet d’un accès facile, trouve un débouché dans le récit. Il fournit une occasion de production par l’écriture. Notre site par ailleurs peut l’accueillir sans peine.
Collaborant avec la Bibliothèque de Watermael-Boitsfort depuis de nombreuses années, nous leur avons demandé conseil. Leur connaissance de la littérature et leur expérience de la lecture dans le domaine de la jeunesse nous aideraient pour le lancement de ce projet original en ce qui nous concerne. Ils nous ont suggéré quelques livres.
Le choix s’est arrêté sur « Je déteste Ernesto ». C’est un livre lisible en un temps restreint. Les thématiques qu’il aborde sont diverses, sont placées dans une réalité non dramatique, et ne comportent pas de prises de position idéologique. Il raconte une petite aventure, qui soulève des questions existentielles courantes, et qui se situe dans l’univers des jeunes.
Nous nous sommes donc proposés de lire le livre avec eux et d’échanger à bâtons rompus sur chaque chapitre en nous demandant quels thèmes y sont évoqués.
Mais après avoir ainsi parcouru toute l’histoire, quelle production leur demander ? La brève présentation du parcours de l’auteur nous a glissé l’idée de proposer aux jeunes de faire parler les personnages muets. On leur demanderait d’écrire chacun quelque chose en se mettant dans la peau d’un personnage de leur choix. Ces petits chapitres complémentaires seraient intercalés entre les chapitres existant, enrichissant ainsi l’histoire.
On s’adresserait ensuite à l’auteure pour lui raconter le projet et lui faire part des textes écrits, et à l’éditeur pour recevoir l’autorisation de publier le livre, avec les nouveaux chapitres, sous une forme donnée. On demanderait aux jeunes de leur écrire, ensemble, une lettre en ce sens. Cela ferait ouverture sur l’extérieur.
Où organiser cette activité ? Nous pensions préférable que le lieu soit distinct de nos bureaux. La Bibliothèque peut-être… ? Cette idée fut accueillie avec enthousiasme par les bibliothécaires ! Tout était en place !
Voici ce que les jeunes concernés ont produit.
Bonne lecture !