L’album jeunesse pour les grandes personnes…

L’album jeunesse pour les grandes personnes : inauguration d’un cycle de séances de Slow-Reading

A l’occasion de « La Journée Mondiale du Livre et du Droit d’Auteur », le 23 avril, dans le cadre « Je lis dans ma commune » sur le thème de la musique des mots, les bibliothèques de la section jeunesse inaugurent un cycle de séances de « Slow-Reading ».

Cette idée vient du souhait des bibliothécaires d’inviter les grandes personnes affectées à la lecture d’albums jeunesse à aller au delà de leur apparente simplicité pour en découvrir toute la complexité, les codes et découvrir que peu de choses sont laissées au hasard par leur auteur. En bref, de faire des grandes personnes des lecteurs d’albums “avertis”…

L’album jeunesse est singulier à plus d’un titre.  Déjà par son drôle de nom, qui étonne souvent les enfants : “Comme l’album photo alors ?”. C’est dire que l’illustration y est prioritaire mais pourtant l’album est loin d’être une simple histoire illustrée. Il propose un rapport texte-image tout à fait singulier, l’un pouvant dire ce que l’autre ne dit pas ou même le contredire délicieusement, avec un clin d’oeil complice.

Également, parce qu’il s’adresse à deux publics en même temps : des enfants décryptant des images au fil des mots lus par une grande personne, dans un doux côte à côte à la maison ou dans un tonique face-à-face à la bibliothèque ou à l’école.

Tout comme le public, son auteur est tout aussi “double” :  s’il s’agit d’un adulte, c’est bien d’un pays de l’enfance qu’il nous envoie ses histoires.

L’album est aussi est un magnifique terrain de jeu préservé où des éditeurs permettent encore à des auteurs de jouer avec les composantes du livre (format, pages, reliure…) et de tordre la forme pour qu’elle serve le contenu.

Savant mélange entre intention, émotion, technique et poésie, quand il est réussi, l’album traverse les ans et les frontières, et de multiples lectures ne l’épuisent pas !

Sans oublier qu’il pose aussi de grandes questions, avec l’air de rien bien à lui !

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Autant de raisons pour prendre le temps… Pas pour une conférence, ni pour un exposé mais pour les lire tous sens éveillés.  Puis ensuite de les relire parce que, quand on lit une première fois, on est comme ébloui.  Finalement, les grandes personnes découvriront des choses grâce à tout ce temps passé à lire, et relier… et elles les partageront.

S’il reste des petits trésors cachés, quelques coins de pages inexplorés, les bienveillantes bibliothécaires-passeuses de livres éclaireront discrètement les grandes personnes par des questions « lampe de poche », « loupe » ou bien encore « panoramiques » …

Pour terminer, comme les grandes personnes aiment beaucoup cela, les dénommées passeuses donneront quelques informations sur les auteurs et éditeurs des albums lus afin de mieux comprendre leur démarche.

Enrichir les élans pour tel ou tel album d’une analyse formelle, c’est le défi de cet atelier.  Gageons que leur lecture ne perdra rien en magie mais gagnera en complicité et profondeur.  Parions que l’analyse donnera encore plus envie de lire, de lire mieux et de prendre le temps…

Dans le cadre de l’édition 2012 de « Je lis dans ma commune » sur le thème de la « Musique des mots » , une attention particulière sera apportée durant cette séance “numéro 0” à la structure de l’album et au rythme des couleurs, des formes, des pages, de l’intrigue, de texte….

 L’équipe des bibliothécaires jeunesse

* Animation gaiement inspirée des travaux de Sophie Van der Linden (Lire l’abum / Sophie Van der Linden. – L’Atelier du Poisson Soluble, 2007