Le destin cruel, romantique et romanesque de Charlotte, fille de Léopold Ier, petite-fille de Louis-Philippe, née à Laeken en 1840, elle épouse Maximilien d’Autriche en 1857 et meurt folle, recluse dans son château néogothique de Meise, en 1927.
Charlotte ou la symphonie des adieux… A l’Europe, à la monarchie, à la raison. Son mariage avec Maximilien, impuissant ou homosexuel, ne sera jamais consommé. Ils s’aiment et se fuient sur les marges de l’Autriche rigide et décadente, réduits au chômage par la jalousie de François-Joseph. L’avidité de Napoléon III les conduisent à accepter la couronne irréelle du Mexique. Tandis que Maximilien se soûle à la tequila, Charlotte serre les dents, tient sa cour, affronte les républicains soutenus par les Etats-Unis. La Guerre civile se déclare. Charlotte rentre en Europe pour implorer l’aide de la France et du pape. A travers le témoignage de Mérimée, on la voit «maîtresse femme» splendide et froide, se heurter à la lâcheté, se décomposer dans l’indifférence pour finir à Rome, devant le pape, et sombrer dans la folie. Sa famille autrichienne l’enferme. Sa famille belge la ramène sur le sol natal. Maximilien a été exécuté. Elle l’attend au chateau de Meise, à l’abri des regards, pendant soixante ans.
Pareille figure méritait d’être tirée de l’ombre. Michel de Grèce, apparenté à Charlotte par sa mère, l’éclaire avec une heureuse exactitude. Elle se dresse, surréaliste, entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Presque centenaire, elle jette ce constat tranquille: «Oui, monsieur, on est vieux, on est bête, on est fou». Charlotte surpasse en charme sa belle-soeur Sissi, qui n’était qu’une romantique. Charlotte, elle, est inquiétante.
Michel de Grèce, prince de Grèce et de Danemark, est né le 7 janvier 1939 à Rome. Membre de la famille royale de Grèce et descendant des Romanov, il est historien et écrivain en langues française et anglaise.
Samedi 17 décembre de 10h45 à 12h30 – Au bar de l‘Espace Delvaux