Rencontre Autour d’un Livre : Tangente vers l’est / Naissance d’un pont, de Maylis de Kerangal
Bar de l’Espace Delvaux. Samedi 14 mai, de 10h45 à 12h30. Tout public. Gratuit.
Présentés par François-Xavier Van Caulaert.
Tangente vers l’est : Pendant quelques jours, le jeune Aliocha et Hélène, une Française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.
Naissance d’un pont : La construction d’un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d’une dizaine d’hommes et de femmes, tous liés à ce gigantesque chantier. Un roman-fleuve qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
Maylis de Kerangal (1967) est l’auteur d’une dizaine de romans, dont Réparer les vivants et Naissance d’un pont pour lequel elle a reçu le prix Medicis.
Présentation de François-Xavier Van Caulaert :
Maylis de Kérangal née en 1967, fais partie des auteurs talentueux, voire très talentueux, de sa génération et qui ont une maîtrise de l’écriture assez intéressante. En effet, en à peine quinze ans et moins de dix romans, elle s’est hissée dans ce que l’on pourrait considérer, pour autant que ceux-ci existent, comme les sommets de la Littérature francophone.
Ses ouvrages lui valent à la fois des succès publics et critiques, et quelques critiques plus négatives, avec à la clé des sélections dans les plus prestigieux prix et l’obtention de certains d’entre eux. Pour n’en citer que quelques-uns : Prix Médicis, Grand Prix RTL-Lire, Prix Franz Hessel, Prix Landerneau,…
Au-delà de l’écriture de roman, elle a également fondé une maison d’édition consacrée à la littérature de jeunesse, et a participé à la rédaction d’ouvrages documentaires.
Pour moi, Maylis de Kérangal, si parmi ses talents de romancière elle en a un que j’apprécie tout particulièrement, c’est celui d’avoir fait sien de ce conseil que Gustave Flaubert écrivit à propos de son roman Madame Bovary :
« C’est un de mes principes, qu’il ne faut pas s’écrire. L’artiste doit être dans son œuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout-puissant ; qu’on le sente partout, mais qu’on ne le voie pas. »
Autrement dit, les romans de Maylis de Kérangal sont bien de vrais romans, fruits d’un travail d’inspiration, et non des récits de soi-même nommés « roman » comme on en voit de plus en plus fleurir sur les devantures de librairies. Néanmoins, ils subissent une légère influence par rapport au vécu de l’auteur, qui ne se voit que très peu, car elle est cachée derrière son texte et totalement au service de celui-ci.
Un des autres talents de cette auteure est qu’elle n’est pas le moins du monde enfermée dans un format qui serait de n’écrire que des romans volumineux, ou au contraire, des romans assez courts, pouvant laisser penser qu’il s’agit plutôt d’une longue nouvelle. Les thèmes abordés ont très souvent un côté social, et dégagent une force et une justesse que je trouve plus qu’appréciables. Ont dit d’elle qu’elle aurait inventé le roman socio-démocrate.
C’est pour toutes ces raisons, et encore bien d’autres, que j’aurai le plaisir de partager avec vous le 14 mai, que je vous ai proposé de converser autour de la personnalité de Maylis de Kérangal et plus particulièrement de ces deux ouvrages.